Gaia T2 : Miroir de la Vérité by Eurydice De Forest

Auteur:Eurydice De Forest [Eurydice De Forest]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Auto-Édité
Publié: 2022-06-24T22:00:00+00:00

Chapitre 40

Plan en étapes, c’est pas l’éclate

Point de vue de Daniel

— Tu m'as expliqué le plan d'Antiope, dis-je. Mais quel est le nôtre ?

— Étape une, enrôler des Péoniens, au moins une centaine. Étape deux…

— Attends ! l'interrompis-je. Combien as-tu réussi à en convaincre pour le moment ?

— Dix, m'annonça-t-elle en grimaçant légèrement.

— Dix ! m'exclamais-je, horrifié du si petit nombre. Mais tu es dans leur cité depuis que Gabriel s'est échappé de Thémiscyre !

— Oui, ce qui fait seulement trois jours en comptant celui-ci, me répondit-elle en fronçant son joli nez.

Je fronçais à mon tour les sourcils.

— Seulement ? m'interloquais-je. Cela me paraît déjà loin.

— C'est que vous n'avez pas eu une minute à vous depuis votre atterrissage.

Je lui offris un pauvre sourire pour toute réponse, qu'elle me rendit penaud, culpabilisant certainement de m'avoir rappelé ces épreuves. Pour se faire pardonner, elle changea de sujet :

— Étape deux, lever le camp pour Thémiscyre en passant malheureusement par la forêt regorgeant de Doivyx.

Elle fit volontairement une pause éloquente, attendant mon commentaire ou plus souvent ma question. Je souris :

— Tu commences à me connaître.

— Et n'ai-je pas raison ? répliqua-t-elle malicieusement.

— Si, et c'est justement ce qui me fait peur, plaisantais-je à demi, car après tout je n'étais toujours pas certain de pouvoir lui faire entièrement confiance.

Cependant, ce qui m’effrayait le plus, c’était que je commençais à l’apprécier. Je me repris alors en rangeant soigneusement ces pensées :

— Bref, ce que je me demandais, c'est au sujet des Doivyx. Ne sont-elles pas entrées au service d'Antiope lorsqu’elle a dérobé le système de contrôle ?

— Si, c'est exact, et Antiope a détruit les Doivyx cantonnées au hangar et ordonné aux autres de s'autodétruire. Toutefois, Hippolyte a fait fabriquer d'autres machines à tuer qu'on dit plus effroyables encore.

— Que sait-on exactement de ces nouvelles bêtes ? m'inquiétais-je.

— Qu'elles sont plus fortes, plus rapides, plus malignes, car elles sont connectées à la reine. Il semblerait même qu'Hippolyte puisse voir à travers elles comme elle le fait avec les gens sous sérum.

— Mais comment procède-t-elle ? Ce n'est pas le même système que pour le sérum obsidienne, si ?

— C'est cela qui est étrange, approuva Polymnie. Si Hippolyte était reliée à tous ses chiens de chasse, cela surchargerait son esprit et à chaque mort de l'une de ses créatures, elle serait déstabilisée.

— Ok…étirais-je incertain. Et c'est tout ce qu'on sait ?

— Eh bien, Euterpe a vu son génome, mais n’étant pas scientifiques, nous n'avons rien pu en tirer, grimaça Polymnie. Tout ce que nous savons provient de brides de conversations des laborantines qui se montraient très prudentes.

— Donc pour résumer, nous n’avons que les bruits de couloirs et les messes basses de savants fous espionnées par Euterpe, haussais-je un sourcil dédaigneux qui fit s’étrécir les yeux de Polymnie. Rassure-moi, me penchais-je vers elle sans tenir compte de son expression, nous avons un moyen efficace de les éviter ou de les neutraliser ?

— Bien sûr qu'on y a réfléchi, mais c'était assez compliqué de prévoir quels nouveaux monstres la reine créerait.

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